Le motocross s’associe à un pilotage sportif. Qu’il s’agisse de compétition ou d’entraînement, le pilote qui s‘y adonne s’équipe d’une sorte d’armure d’extraterrestre destinée à le protéger en cas de chute. Car le moto cross est un sport particulièrement intense où la condition physique compte presqu’autant que le pilotage pur tant le pilote déploie d’efforts lorsque son engin saute sur les bosses, glisse sur des revêtements à faible adhérence et se fraie une trajectoire optimale en dépit des ornières qui se creusent au fil des passages. Une activité tout à fait compatible avec la moto cross électrique.
La moto électrique s’est déjà fait une place dans le monde de la compétition. En course de côte à Pikes Peak où les motos électriques, notamment la Zero SR/F, sont mises en évidence. Notons par exemple qu’en 2019, le pilote Cory West signa un temps de 10 minutes 46 secondes 23 centièmes, soit une moyenne de 107 km/h sur les 19,93 km du célèbre tracé aux 156 virages qui fascine les plus grands constructeurs et champions du monde entier dans les univers des engins à 2 ou 4 roues.
Malheureusement, l’édition 2020 de la mythique course de côte internationale n’a pas admis de motos au départ. Mais il est certain les électriques y reviendront en force dans l’avenir et pourquoi ne signeraient-elles pas des records absolus sur 2 roues comme l’a fait le Français Romain en catégorie voitures avec un prototype électrique ?
Des motos électriques ont déjà couru le Tourist Trophy de l’île de Man, épreuve synonyme de défi absolu chez les motards.
Sur circuit, une discipline ambitieuse a vu le jour depuis 2019. Le MotoE oppose des motos identiques de près de 150 chevaux susceptibles d’atteindre les 250 km/h. Des pilotes français renommés s’y sont engagés, notamment Randy De Puniet et Mike Di Meglio que les téléspectateurs ont souvent admiré en Grand-Prix et aux 24 Heures du Mans.
Mais la moto cross électrique trouvera-t-elle sa place en compétition ?
La moto cross électrique dans des courses officielles
Une moto qui sait faire rougir
La moto cross électrique ne manque pas d’arguments pour séduire face à ses concurrentes thermiques. En sport et en compétition, le poids est l’ennemi. Éliminer du poids inutile comme le réservoir d’essence signifie gagner potentiellement des fractions de secondes. En outre, le prix de l’essence est très largement supérieur à celui de l’électricité, ce qui fera sensiblement baisser le coût d’utilisation d’une moto cross électrique par rapport à sa concurrente thermique.
La moto cross électrique sera plus facile à piloter qu’un modèle thermique. L’absence d’embrayage et de vitesses permet de se concentrer d’entrée sur la technique de pilotage.
Vous aurez toujours du couple sans avoir besoin de vous préoccuper d’éventuels surrégimes ou sous-régimes. Vous vous concentrerez ainsi pleinement sur la position du corps, les moments où vos piloterez assis ou debout, la visualisation de la piste. Au début, la différence avec le frein moteur d’une moto thermique vous surprendra peut-être. Il s’agit cependant d’une spécificité que vous maîtriserez très vite.
À quand les championnats officiels ?
Aucun championnat officiel n’ouvre encore une catégorie à la moto cross électrique. La faire participer à des manches parmi des machines thermiques réveille l’épineux problème des équivalences, un cauchemar pour les fédérations. D’autant que les constructeurs non encore en pointe sur le créneau de la motocross électrique n’accélèrent sûrement pas le mouvement.
Lors de la Red Bull Straight Rhythm 2016 disputée en Californie, une motocross électrique a remporté deux duels sur trois face à une 250 thermique très compétitive. Il s’agit d’une épreuve spécifique disputée sur une longueur d’un demi mille enchaînant sections favorisant l’accélération brutale et des sauts impressionnants.
La même année, une moto électrique a remporté le championnat de France de trial.
En 2018, Mat Rebeaud exécuta ses figures freestyle au guidon dʹune moto électrique lors du Supercross de Genève.
Dès l’automne 2009, la sixième course sur prairie de Gironville avait opposé des motos électriques à des machines thermiques de 250 à 450 cc. Et une Zéro MX avait remporté une victoire de manche, démontrant de surprenantes capacités au départ et en virage.
Comme la Fédération Française de Motocyclisme croit en l’avenir de l’électrique, il est permis d’escompter raisonnablement que des compétitions officielles de motocross électrique verront le jour dans un avenir raisonnable et qu’elles contribueront à séduire de nouveaux acheteurs de motos électriques !
Le face à face avec la concurrence thermique
Prenons deux exemples, une moto électrique et une thermique :
L’électrique ZERO FX :
- Équivalent 125 cc
- Vitesse : 137 km/h
- Puissance : 44 ch
- Autonomie : 146 km
- Poids : 131 kg
- Temps de recharge : de 3 H 30 (avec chargeur spécifique) à 9 H.
- Prix : 12 890 €
Une machine vive, ludique, simple et polyvalente. Aussi à l’aise en tout terrain qu’en ville ou sur la route, elle enchante ses essayeurs comme ses utilisateurs quotidiens. Son constructeur la qualifie volontiers de véritable « fun bike ».
La thermique YAMAHA YZ 125 :
- Moteur monocylindre en ligne, 2 temps
- Vitesse : 115 km/h
- Puissance : 40 ch
- Transmission : manuelle 6 rapports
- Refroidissement liquide
- Cylindrée : 125
- Réservoir : 8 litres (soit une autonomie de 320 km en tablant sur une consommation de 2,5/100 km en conduite raisonnable
- Poids : 94 kg
- Prix : 7 999 €
Une moto au design agréable qui se révèle agréable à piloter. Il faut jouer de la boîte de vitesses pour qu’elle s’exprime bien dans les tours. Son constructeur propose des pièces pour la développer en vue d’engagements en compétition.
Moto cross électrique ou thermique ? L’électrique n’a pas à rougir face à ses rivales thermiques. Et si son prix vous fait réfléchir, songez aux économies de carburant que vous allez réaliser, au silence, aux regards sympathiques des spectateurs et des riverains, à l’entretien réduit, à la facilité de conduite et aux aides dont vous pouvez bénéficier en achetant un véhicule électrique.